200 ans d’électromagnétisme. Là où tout a commencé.
Hans Christian Oersted naquit en 1777 à Rudkobing, au Danemark. Il fut d’abord instruit par son père, pharmacien de métier, et montra rapidement un intérêt pour les sciences. Il suivit alors des études de physique, de philosophie et de pharmacie à l’Université de Copenhague, où il obtint son diplôme.
Si de nombreux textes présentent la découverte de l’électromagnétisme comme un cygne noir, le pur fruit du hasard, nous pouvons affirmer qu’elle a nécessité un certain intérêt scientifique doublé d’une bonne dose de chance. Oersted s’intéressait déjà au lien possible entre l’électricité et le magnétisme, un sujet qu’il avait abordé avec des scientifiques allemands et français lors de ses voyages en Europe. Disons qu’il cherchait « quelque chose » que sa persévérance, ses connaissances et la chance, qui sourit aux audacieux, lui ont permis de trouver.
Le 21 avril 1820, tandis qu’il mène une expérience sur une pile voltaïque de 15 ou 20 volts, il observe que le raccordement du circuit désoriente une boussole placée à côté. Autrement dit, le courant électrique exerce une force sur l’aiguille de la boussole. Il faut imaginer qu’il préparait son expérience sur une paillasse en plein désordre, quand soudain : Eurêka ! Un véritable camouflet pour les maniaques du rangement.
Oersted obtient également cet effet avec d’autres conducteurs et démontre que la déviation de la boussole change de direction lorsque la polarité du circuit est inversée. Il prouve par ailleurs que cette force se manifeste aussi lorsque l’on interpose d’autres matériaux, comme du bois ou du verre, entre le conducteur et la boussole.
Le passage du courant génère un champ magnétique qui modifie l’orientation de la boussole
Nombre de scientifiques se sont intéressés à l’extraordinaire découverte, bien qu’à ce stade, ils n’imaginaient probablement pas encore son énorme potentiel. Le Français Ampère, celui-là même qui a donné son nom à l’unité de mesure de l’intensité du courant, est parvenu à exprimer mathématiquement la relation entre le courant électrique et le champ magnétique que celui-ci crée autour de lui.
Par la suite, Michael Faraday (et, plus tard, Joseph Henry) a démontré l’effet contraire, par lequel un champ magnétique variable peut générer un courant électrique.
Enfin, Nikola Tesla (et Galileo Ferraris) a trouvé une application pratique aux découvertes de ses prédécesseurs, en réussissant à apporter l’électricité à tous.
Aujourd’hui, 200 ans plus tard, nous savons que la trouvaille exceptionnelle d’Oersted, ce lien entre électricité et magnétisme, a marqué un tournant dans l’histoire de l’électricité, à l’origine de notre travail et de l’évolution de la société. Moteurs électriques, alternateurs, transformateurs, trains, dispositifs de stockage numérique, équipements de communication sans fil : autant de machines, parmi bien d’autres, dont l’invention n’aurait pas été possible sans la découverte de l’électromagnétisme.
Rappelons enfin qu’en 1825, Oersted fut le premier à isoler et à produire un métal souvent employé dans les câbles électriques : l’aluminium.
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